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Chantal

Édité le 11/11/2022 par Paul. Crédit photo : Aurélie Abadie

Interview par Paul

Ça va Maman ? Tu es prête ?

« Non mais les questions vont aider ! »

Raconte-nous comment est née l’idée de l’atelier Verre l’intérieur

« Hmm… ça se joue en plusieurs actes. À la source, il y a cette année d’étude au Danemark dans le département du design à l’Académie Royale de Copenhague. L’idée à continuer de germer ensuite lorsque j’étais enseignante de design à Dole. J’avais du temps pour créer et le mettais à profit en faisant du bijou. J’ai participé à un concours de bijoux en Suisse que j’ai remporté. Cela m’a donné la confiance nécessaire pour y voir une opportunité et me former. J’ai postulé en candidat libre aux beaux-arts de Strasbourg dans la section « Bijoux ». J’ai été acceptée et y ai passé un an à hauteur de 3 jours par semaine. Je trouvais ça cohérent d’être étudiante pour être prof.  

À Strasbourg, il y avait une section « Verre » et j’ai été séduite par cette matière. La prof m’a proposé de participer à un stage à Sars-Poterie. J’ai dit oui.  Par la suite et pendant 5 ans fait quelques stages d’été avec Didier.

Le verre à cette époque était un matériau qui plaisait beaucoup, porté par des artistes avec plein de talent. C’était la pleine époque du verre contemporain. Nous avions visité une superbe expo à Rouen avec des verriers d’envergure internationale. Cela à fait partie des choses qui nous ont poussées à aller dans cette direction.

Et puis nous voulions rentrer en Bretagne, gagner en autonomie dans notre chemin professionnel. Les choses se sont bien goupillées. La maison en location de Marcel et Maria (ndlr : mon papi et ma mamie, les parents de Didier) se libérait et ils étaient d’accord de nous aider à construire un atelier. Maria était présente pour te garder, tu avais alors 2 ans.

C’était notre petit paradis

D’abord, nous faisions principalement du bijou en verre et un jour nous avons eu une commande d’assiettes en verre et de verres à boire pour le département du Nord. Le genre de commande qui propulse au moment où il y en a besoin. Comme on venait des Arts de la table (ndlr : suite à ses études Chantal à passé 4 ans en tant que designer chez Bernardaud et Didier responsable production chez Haviland dans la porcelaine de Limoges), c’était comme les pièces d’un puzzle qui s’imbriquaient. Les Arts de la table était toute notre culture.

On a fait nos premiers salons et on était toujours très bien accueilli par le public avec nos plats et assiettes originaux.

Nous présentions une vaisselle assez singulière car toutes les assiettes étaient différentes et en même temps en harmonie. Et ça me convenait bien ! Un autre possible que la pensée unique. J’aimais beaucoup cette idée que l’objet pouvait contribuer à une autre pensée.

Alors c’est vrai que ce n’était pas toujours facile pour les clients de s’accorder au moment où il fallait choisir chaque assiette mais il y avait aussi la joie du choix.

Nous proposions 3 ambiances : côté mer, côté jardin, coté contemporain. C’était riche de ne pas synthétiser notre création en un seul chemin mais de voir des échappées dans différentes orientations créatives. Au printemps, la période calme de l’année, nous avions le temps pour faire la sculpture.

Je me sentais sécurisé au niveau technique et compta grâce à ton père. Maria, vivant la maison d’à-côté, pouvait s’occuper de toi quand il y avait besoin. Nous n’avions pas de dépenses financières importantes.

Didier n’a pas voulu monter une « vraie » entreprise avec des salariés tout ça, pour ne pas aller au-devant des problèmes et se retrouver à ne plus faire que de la gestion. Malgré cela, on se faisait soutenir dans la production en accueillant des apprentis. »

Dans le teasing de la newsletter, j’ai dit qu’il fallait que tu nous fasses part de quelque chose…

« Tu veux dire le fait que je prenne ma retraite ? »

Oui, ça te met comment ça ?

« Et bien… Y’a de la joie d’avoir de la disponibilité pour lire, pour me poser, pour contempler. Prendre le temps de prendre le temps. »

C’est une page de vie qui se tourne, quels sont tes projets pour après ?

« Le massage, la communication et après je verrai, je me laisse le temps d’atterrir dans cette nouvelle disponibilité. Je me vois aussi au jardin. Il a besoin d’attention.

Pourquoi pas recevoir des stagiaires dans l’atelier. Je m’ouvre plus à des ponctualités comme ça, des moments à transmettre.

Ça ne veut pas dire que je ne t’aiderais pas, hein, si tu as besoin je serais là ! »

Ça je le note hein ! (rires)

« C’est un océan d’inattendu à nouveau. »

As-tu un adage que tu aimerais partager ?

« Ce qui me vient là : “Chacun de nous sur terre est un cadeau de la vie à la vie » »

C’est beau, c’est une citation Chantal Le Hen ?

« C’est pas une citation c’est plutôt une espèce d’inspiration de cette merveille qu’est la vie. Le fait d’exister est déjà un pur miracle et ensuite de pouvoir vivre son existence avec conscience et amour nous permet de traverser ce temps qui nous est donné sur terre dans la joie. »

Le mot de la fin ?

« Cet échange me touche car c’est un cycle qui se conclue et je suis contente que tu rejoignes l’aventure et que tu l’orientes avec ta direction. J’aime bien le terme « direction » car je le sens avec un axe fort et des perspectives. Y’a de la confiance. Je te souhaite vraiment de de trouver autant de bonheur qu’on a eu.

Tu sais Papi Claude (ndlr : le Père de Chantal) me disais toujours : « Tu sais Chantal l’important dans la vie c’est de se réaliser ». Et je me suis toujours demandé ce qu’il voulait dire, ce que voulait dire « se réaliser ». Mais là je sens qu’une boucle se boucle.

Tout ça possible grâce à ce compagnon de route qu’est ton père. S’il n’avait pas été là, je n’y serais jamais allé ! »

Merci Maman.

« Belle vie à toi »

De l’upcycling chez Verre l’intérieur?

édité le 01/09/2021 par Paul . Crédit photo : Adobestock

Le recyclage du verre à vitre, un triste constat

Chaque année en France, seuls 20 kilotonnes de verre à vitre sont recyclés. Ce chiffre est à comparer au 200 kilotonnes de verre à vitre utilisés dans une année dans notre pays.

Le recyclage du verre à vitre sert majoritairement à faire de la laine de verre et des granulats pour le remblais des routes. Du réemploi à faible valeur ajoutée. Ensuite, ce qui n’es pas recyclé est enfoui avec les autres matériaux inertes.

Malgré le fait que le verre soit un matériaux qui peut se recycler à l’infini, force est de constater que ce n’est aujourd’hui pas le cas. Les industriels de la fabrication de verre utilisent très peu de verre recyclé dans leur “recette” notamment car les standards demandent un verre toujours plus clair et homogène.

Faire notre part

En vue de réduire notre impact environnemental, nous avons décidé de lancer une batterie de test pour voir comment du verre à vitre de réemploi pouvait intégrer nos process.

Pour ce faire nous sommes allés chercher des fenêtres qui venaient d’être remplacés chez le menuisier du quartier, et en avons extrait leur vitrage.

Les premiers essais sont concluants : Le verre, porté dans nos fours à plus de 800°C, se comporte comme comme un verre neuf de chez le miroitier ! Mieux encore : même si le vitrage réutilisé comportait de petites imperfections (tâches, fines rayures…), elle disparaissent après la recuisson.

Malheureusement, les filières de retraitement du verre sont rares. Si nous souhaitons utiliser du verre de réemploi dans notre process, nous devrons se débrouiller pour se le procurer. Économiquement, avec nos petits volumes, l’opération n’est pas lucrative.

Malgré cela, nous avons la volonté de faire avancer les choses et pensons que le réemploi du verre pourra nous ouvrir d’autres marchés où ce paramètre a une valeur autre que pécuniaire.

Affaire à suivre…

Source : Entretien avec une responsable de la filière de recyclage du verre issu du bâtiment Federec Verre.

PauL

édité le 02/09/2022 par Paul . Crédit photo : Pauline Le Hen

“Comme c’est moi qui m’occupe du site web et des newsletters, ma présentation va plutôt ressembler à un auto-portrait, je choisis les questions et je choisis les réponses !”

Qu’est-ce qui fait te lever le matin ?

“En règle générale, Abelle, ma fille, la première réveillée de la maison ! Mais si je dois répondre au sens commun de la question : je dirais que c’est l’envie de voir l’entreprise familiale évoluer, les projets grandir, le plaisir de participer à créer du beau.”

Comment décrirais-tu une journée de travail à un enfant ?

“Déjà, mes journées sont de 2 types : soit c’est une journée à l’atelier, soit c’est une journée de bureau, à la maison. Je commence par cette dernière. D’abord, je regarde ma “To do list”, c’est une liste avec toutes les choses à faire pour te permettre d’avancer dans tes projets, certaines tâches y restent très peu de temps, d’autres y sont depuis plusieurs mois (aïe!).

Plus précisément, j’envoie des mails pour préparer la réalisation de commandes, soit à Chantal ou Didier, soit à des clients ou encore à certaines personnes qui gravitent autour de l’entreprise et qui participent de près ou de loin aux projets. Parfois, j’ai à un moment de la journée un rendez-vous pour présenter notre travail : alors je prends ma valise avec tous les échantillons, mon Ipad pour les photos, et je mets une chemise.

A l’atelier, c’est différent. On prépare le four pour cuire les commandes en attente. Il y a aussi souvent des essais, des prototypes (des pièces “test” en quelque sorte) à faire. Parce que dans notre métier, on essaye beaucoup : pour s’améliorer et accumuler de l’expérience.

Tu faisais quoi avant Verre l’intérieur ?

“Avant Verre l’intérieur, j’ai travaillé 7 ans pour une agence qui organisait des événements pour des grandes sociétés. cette expérience m’a appris beaucoup sur la vie et les rouages d’une entreprise. Cela à été aussi l’occasion de développer des “soft skills” lié à cette typologie de métier : anticipation, rigueur, gestion du stress…”

Qu’est ce qui t’a fait changer de voie?

“L’arrivée de mon premier enfant, Robin. Ça chamboule ! J’étais assez pris par mon travail, et je me suis rendu compte que le stress me suivait aussi à la maison : c’était un bon signal pour aller vers une nouvelle aventure.”

As-tu un adage que tu aimes partager?

” -Soit le changement que tu veux voir dans le monde- de Gandhi. Je n’y suis pas et n’y serai jamais : mais ça oriente quand même!”

Quel est sont l’émoji que tu utilises le plus ?

“J’utilise le plus souvent main qui forme un rond entre le pouce et l’index pour dire “nickel” (ndlr : 👌)”

Merci Paul !

Merci Paul 👌

 

De l’upcycling chez Verre l’intérieur?

édité le 01/09/2021 par Paul . Crédit photo : Adobestock

Le recyclage du verre à vitre, un triste constat

Chaque année en France, seuls 20 kilotonnes de verre à vitre sont recyclés. Ce chiffre est à comparer au 200 kilotonnes de verre à vitre utilisés dans une année dans notre pays.

Le recyclage du verre à vitre sert majoritairement à faire de la laine de verre et des granulats pour le remblais des routes. Du réemploi à faible valeur ajoutée. Ensuite, ce qui n’es pas recyclé est enfoui avec les autres matériaux inertes.

Malgré le fait que le verre soit un matériaux qui peut se recycler à l’infini, force est de constater que ce n’est aujourd’hui pas le cas. Les industriels de la fabrication de verre utilisent très peu de verre recyclé dans leur “recette” notamment car les standards demandent un verre toujours plus clair et homogène.

Faire notre part

En vue de réduire notre impact environnemental, nous avons décidé de lancer une batterie de test pour voir comment du verre à vitre de réemploi pouvait intégrer nos process.

Pour ce faire nous sommes allés chercher des fenêtres qui venaient d’être remplacés chez le menuisier du quartier, et en avons extrait leur vitrage.

Les premiers essais sont concluants : Le verre, porté dans nos fours à plus de 800°C, se comporte comme comme un verre neuf de chez le miroitier ! Mieux encore : même si le vitrage réutilisé comportait de petites imperfections (tâches, fines rayures…), elle disparaissent après la recuisson.

Malheureusement, les filières de retraitement du verre sont rares. Si nous souhaitons utiliser du verre de réemploi dans notre process, nous devrons se débrouiller pour se le procurer. Économiquement, avec nos petits volumes, l’opération n’est pas lucrative.

Malgré cela, nous avons la volonté de faire avancer les choses et pensons que le réemploi du verre pourra nous ouvrir d’autres marchés où ce paramètre a une valeur autre que pécuniaire.

Affaire à suivre…

Source : Entretien avec une responsable de la filière de recyclage du verre issu du bâtiment Federec Verre.